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Le cadastre napoléonien en détails

Pour répondre à un besoin juridique et fiscal, un cadastre parcellaire a été institué par la loi de finance du 15 septembre 1807. Il s’agit du cadastre napoléonien, dit aussi « ancien cadastre ». La mise en œuvre des plans était basée sur l’arpentage. L’établissement de ce cadastre s’est poursuivi jusqu’en 1850.

Un cadastre est constitué de trois volets : les plans, les états de section, énumérant les parcelles par section, et les matrices, qui rassemblent tous les biens fonciers possédés par un propriétaire.

Pour Euville, le cadastre date de 1832. Voici le cartouche que l’on trouve sur le plan d’assemblage.

Tableau d’assemblage du plan cadastral parcellaire de la

commune d’Euville, canton de Commercy, arrondissement de

 

Commercy, département de la Meuse,

Terminé sur le terrain le 1er février 1832, sous l’administration de

 

M le Comte d’Arros, préfet, Mr Joseph Machée, maire et sous la

 

direction de M Prieur de la Comble, directeur des contributions

 

directes, M Gigault d’Olincourt, géomètre en chef,  par M Huby,

 

géomètre de 1ère classe

Les plans ont été levés en partie par M Huby mais essentiellement par le géomètre secondaire M Bernardel.

Euville est un petit territoire par rapport à son étendue. Les plans cadastraux comprennent donc ce tableau d’assemblage et 11 feuilles réparties en seulement deux sections : la section A, dite de la Fraussard avec 5 feuilles et la section B, dite du Village avec 6 feuilles. Le vieux village bâti, les champs et la prairie, ainsi que la forêt communale, figurent dans ces plans.

Le vieux bâti et les rues

Jusqu’à la Révolution, le village se concentre autour de l’église et du fort, avec la rue Basse, la rue Haute prolongée par la rue Saint Jean et quatre pâtés de maisons transversaux. Aussitôt après la Révolution, plusieurs grandes demeures ont été construites rue Saint Jean sur des terrains allant de la rue Saint Jean jusqu’au bas du chemin d’Aulnois. Ces constructions ne sont plus forcément alignées sur la rue.

Ni la rue des Prés ni la rue Civet, ni la rue des Carrières au nord du ruisseau ne sont construites à cette époque.

La numérotation des maisons et la nouvelle dénomination des rues ne date que des années 1880.Ce plan de 1832 comporte un peu moins de 130 habitations, pour probablement autant de foyers.

Jusqu’à la Révolution, le village se concentre autour de l’église et du fort, avec la rue Basse, la rue Haute prolongée par la rue Saint Jean et quatre pâtés de maisons transversaux. Aussitôt après la Révolution, plusieurs grandes demeures ont été construites rue Saint Jean sur des terrains allant de la rue Saint Jean jusqu’au bas du chemin d’Aulnois. Ces constructions ne sont plus forcément alignées sur la rue.

 

Le vieux bâti du village

Ni la rue des Prés ni la rue Civet, ni la rue des Carrières au nord du ruisseau ne sont construites à cette époque.

La numérotation des maisons et la nouvelle dénomination des rues ne date que des années 1880. Ce plan de 1832 comporte un peu moins de 130 habitations, pour probablement autant de foyers.

Comme il est de tradition dans les villages Lorrains, toutes les maisons sont accolées et les faîtes des toits sont parallèles à la rue. La rue principale située sur le contrefort se divise en deux parties : la Rue Haute qui va de la Cure jusqu’à la croix de la sortie nord du village, la Rue Saint Jean, qui va de la cure jusqu’à la croix de la Chapelle du même nom. Ces deux rues forment aujourd’hui la Rue Jeanne d’Arc. On trouve aussi quatre rues descendant du contrefort vers le ruisseau : la Rue des Fossés (Rue Derrière l’Eglise) qui s’arrête au niveau de l’arrière des écoles, la Rue de la Commune, qui descend sur le côté de l’église et rejoint le ruisseau, la Rue de la Cure (Rue Mathelin), qui aboutit au niveau des écoles, la Petite Rue (Rue Barbette) qui se termine aux ruelles. Le long du ruisseau, de la Rue de la Commune jusqu’au Pâtis Bas, se trouve la Rue Basse (Rue de France), construite seulement côté ruisseau. Trois passages transversaux relient les rues descendantes, le premier de la rue des Fossés à la rue de la Commune, le second de la rue de la Commune à la rue de la Cure, le troisième de la rue de la Cure à la Petite Rue. Adossées au mur du cimetière se trouvent quatre maisons antérieurement incluses dans le fort, dont celles de gauche survivront à la construction de la nouvelle église

Les édifices communaux

Les édifices qui appartiennent à la commune sont colorés en bleu sur les plans. Il s’agit d’abord de l’église avec son cimetière, le tout ceint d’un grand mur.

Juste en-dessous  de l’église, sur un terrain communal, un bâtiment en belle pierre a été construit en 1803 pour abriter la maison commune et les écoles. Cette construction publique était sans aucun doute la plus belle d’Euville. Sa façade comportait treize fenêtres à l’étage, elle était organisée en trois parties de quatre, puis cinq au centre, puis encore quatre fenêtres. Le rez de chaussée comprenait deux salles d’école, deux cuisines et deux cabinets, il y avait aussi une partie jardin, une chambre à four et des écuries (sans doute s’agit-il du bâtiment se trouvant à l’arrière, couvert de tuiles plates violon). Au premier étage du bâtiment étaient une salle pour les assemblées communales et un greffe, avec des greniers au-dessus.

Pour permettre la construction de la nouvelle église en 1892, ce beau bâtiment sera amputé d’une largeur correspondant aux trois premières fenêtres.

Une autre maison communale, en bas de la rue de la Cure, sert de presbytère, elle a été acquise par la commune après la Révolution quand il a fallu reloger un curé, l’ancienne cure ayant été vendue. A la même époque la commune a également acquis un grand jardin emmuré qui longe la Ruelle et au bord duquel une petite loge est signalée en bleu.

Devant la mairie-école, en pleine rue, on voit une petite construction rectangulaire, qui est une fontaine datant de 1822, remplaçant un puits qui devenait trop boueux. Cette même année, la commune a aussi construit un nouveau lavoir, qui est le lavoir actuel, face à la ruelle. L’ancien lavoir situé à la Batterie sur le ruisseau, sera conservé et sa toiture entièrement refaite en 1824 (il sera démonté vers 1950, jusqu’au niveau du mur du gayoir). Le nouveau lavoir a été alimenté en eau par une canalisation en poterie qui venait de la source Doigts, traversait le ruisseau juste en amont du vieux lavoir et longeait le Pâtis Haut, le plus probable est que cette conduite ait été prolongée jusqu’à la nouvelle fontaine dont nous avons parlé plus haut et située devant la maison commune.

Le ruisseau d'Aulnois

Venant d’Aulnois et après avoir traversé le Pâtis Haut communal, le ruisseau est bordé sur sa rive gauche par les roises, qui sont les endroits attribués à toutes les familles du village pour y rouir le chanvre. Arrivé aux premières maisons du bas d’Euville, juste avant la Rue Basse, le ruisseau s’étale sur environ 20 mètres de large, on le traverse à gué pour rejoindre la Fraussard en longeant les jardins. Il est alors canalisé pour alimenter le moulin de la Fécule (future Malterie) et passe sous un pont construit juste avant la première maison de la rue Basse, ce pont est en pierre avec de belles têtes de pont et un fond pavé. Il se prolonge par le canal du moulin, qui reprend le lit du ruisseau jusqu’à une vanne qui laisse le ruisseau s’étendre dans le Pâtis Bas.

Entre les roises et le chemin d’Euville à Aulnois, le cadastre montre une parcelle de forme trapézoïdale avec deux traits qui semblent indiquer un mur, on ne connaît pas la destination de cette parcelle, sinon peut-être pour servir d’enclos au bétail.

Etalement du ruisseau en bas du village, et nouveau lavoir

Les roises et la parcelle inconnue

Les bois communaux

La forêt communale d’Euville se trouve sur les côtes de Meuse, rive droite, elle est coupée par une vallée étroite dite vallée de Jévaux, qui descend depuis le plateau de Jouy. A l’Est de la vallée se trouve le bois de la Fraussard avec le Bois Chiot et les Quarts de réserve (il s’agit d’une partie de la forêt, divisée en coupons, dont les revenus de l’exploitation étaient destinés à la construction et à l’entretien des bâtiments communaux), à l’ouest se trouve le bois dit Au-dessus des Carrières.

L’ensemble de ces bois couvre 260 hectares, ceints sur tout leur pourtour par 7800 m de fossés et jalonnés de 306 bornes délimitant les coupes.

C’est Robert II de Sarrebruche, seigneur de Commercy et d’Euville qui, le 15 novembre 1497, rédigea un accensement au profit des habitants et de la communauté d’Euville. Par ce document, il donnait les hauts Bois et accrües, qui deviendront communaux, moyennant cinq gros par conduit de cens annuel. L’accensement est assorti d’obligations, relatives notamment à l’exploitation de la carrière de pierres. Robert de Sarrebruche est le petit-fils du fameux Robert de Sarrebrück dit l’écorcheur (1400-1462) qui parcourut la fin de la guerre de Cent Ans aux côtés de Robert de Baudricourt.

Les carrières

Les carrières privées de la Tranchée et de la Sablière, ne semblent pas encore ouvertes au moment du relevé  du cadastre Napoléon, qui ne montre que des parcelles à usage agricole. La carrière de la Tranchée sera cependant ouverte assez vite, sans doute par Louis Deville.

S’agissant de la carrière communale, celle-ci est bien délimitée, elle descend sur environ 400 m le long du chemin des carrières. Un peu plus tard, en 1848, un plan établi par l’Administration des Forêts montre que cette même carrière descend jusqu’à la Cantine, bâtisse construite entre temps, et couvre un front de 500 m pour une surface de 4 ha 23, avec une profondeur de 50 m au nord, 100 m dans sa partie la plus large, ramenée à 70 m au sud sur la ligne séparative des coupes 22 et 23.

L'emprise de la carrière communale sur les bois se trouve en haut et à gauche sur le plan.

Quelques années plus tard, des carrières privées seront ouvertes juste devant (à l'ouest) ces carrières communales, elles seront ensuite rachetées par Félix Civet.

Le moulin

Le moulin de Presle a été racheté en 1822 par le filateur commercien Léopold Guillemin. Après s’être agrandi avec un morceau de terrain acheté à la commune sur le Pâtis Bas, après avoir acquis et démonté l’aile ouest de l’abbaye de Rangéval, Guillemin a réutilisé les matériaux pour construire une grande bâtisse rectangulaire contre l’ancien moulin. Cet édifice, que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de la Malterie, fut terminé en 1826, il abritait à la fois l’usine et un corps de logis. L’entreprise périclita en 1844, et sera reprise par les frères Betting, administrateurs des Grandes Brasseries de Malzéville, qui y installeront une malterie (fabrication du malt à partir de l’orge).

Les voies de communication

Avant que la route en remblai et la percée pour sortir d'Euville n'existent, le chemin pour se rendre à Commercy passait par la rue des Prés et la prairie, pour traverser le Rupt le Maire au Pont de Pierre (deuxième cuvette), puis un peu plus loin franchir la Meuse au Pont des Plats Pieds. A l'approche de Commercy, le chemin empruntait le chemin de défruitement de Sainte Anne pour aboutir sur la route de Vignot un peu avant le Canal du Moulin. En fait, dans la prairie, la route actuelle reprend pratiquement le tracé de l'ancien chemin.

A la sortie d’Euville vers Commercy, au niveau de la croix, le Sentier des Vignes traversait tout droit les vignes, bordé de roches, et muni à sa sortie de deux pierres placées en quinconce ne permettant le passage en chicane que d'un homme. Ce chemin traversait ensuite le Pâtis Bas et passait devant le moulin de Presle (qui deviendra la Malterie).

Pour se rendre à Ville-Issey, le sentier descendait la Ruelle des Clos pour arriver au Fossé de la Noue par un caniveau de pierres qui existe encore. Il cheminait dans la prairie jusqu'au Pont la Dame par lequel il traversait la Laie ou Morte de Vertuzey,  aujourd'hui canalisée, puis franchissait la Meuse, sans doute au niveau de la passerelle actuelle.

 

Généralement, les chemins de grande circulation évitaient la vallée de la Meuse, inondable, et empruntaient les flancs de coteaux. C’est ainsi qu’un chemin dit de Commercy à Corniéville venait de Vignot, passait sous le Tombois, empruntait le chemin des Bœufs puis traversait les

 

Mandres et passait au-dessus des roises d’Aulnois. De même, pour aller à Vertuzey, on empruntait le chemin de la Chapelle, jusqu'au bout de Saumont, avant de redescendre à mi-côte.

Les lieudits

Section A : dite DE LA FRAUSSARD

 

1ère feuille A

Aux Raillys (devant l’école des Carrières)

A Gofontaine

Au Grand Valet (cavalier des écoles)

Au Petit Valet (place des Carrières)

A Villasatelle (carrière de la Sablière)

Aux Cerisiers (carrière de la Tranchée)

Au Carreau des Cerisiers (la Tranchée)

Aux Nonneries (scierie Civet)

Dessous les Raillys (scierie et bureaux Civet)(1)

Au Carreau Joseph (cavaliers Civet)

A la Bergerie (sous la Liecôte)

Aux Pointes de Fline

Au Rond Buisson

Au Pommier de Bois

 

2ème feuille A

(les bois communaux)

La Fraussard (quart de réserve)

Bois Chiot

Les Six Deniers

Au dessus des Carrières

 

3ème feuille A

A la Cofotte

Aux Valisés

A Gaulière

Au dessus de la Voie de Boule

Aux Montants

Au Dublot

Aux Miliers

Au cul des Vaches (derniers champs à droite avant la forêt sur le chemin de Jévaux)

Au Bois Chiot

A la Vieille Fourche

Au Champ de Louvier

Au Champ aux Mûres

Aux Chêne

Aux Crotées

Aux Pointes de la Fraussard

Au Haut de la Fraussard

 

4ème feuille A

A Brachamp (cimetière)

Au dessus de la Côte Pindel

A la Vieille Louvière, dite la Queue de Pluie

Aux Pierres de Mohan

Dessous le Chaufour

Aux Vignes d’Athènes

Aux Plates terres de Mohan

Bas de la Vallée de Gévaux

Vallée de Gévaux

 

5ème feuille A

A Tombois

A la Voie des Anes

Derrière Tombois

Aux Longues Royes

A la Chèvre

Aux Courpesses des Six Deniers

Aux Montants des Six Deniers

Au dessus des Montants

 

 

(1)     Ces terres étaient au niveau de la route actuelle de Gofontaine, elles ont été par la suite recouvertes d’un cavalier sur le plat duquel on a construit les ateliers Civet

(2)     La route de Commercy n’existait pas à l’époque, ni d’ailleurs la ligne de chemin de fer, ni le canal

Section B : dite DU VILLAGE

 

1ère feuille B

Au dessus de l’Aunel

A Zinzemaix

Derrière l’Etang

Au Poirier à l’Huile

Aux Quartiers

A Girauchamp

A l’Ouillon

Derrière le Moulin

Aux Varichaux

A la Haute Borne

Au Ban de Vignot

 

2ème feuille B

A la Fontaine Doigts (captage d’eau)

Aux Pisseux

Aux Mandres

Au Roupont

Au ban d’Aulnois

Aux Ningles (entre ruisseau et chemin des Bœufs)

Aux Montants du Rupt Chemin

Dessous la Voie de Boule

Aux Corvées (terrain de foot)

A Mort Pré

 

3ème  feuille B

L’Etang Drouin (sortie d’Euville vers d’Aulnois)

A Saint Etienne Champ

Au Passage des Vaches

Aux Grandes Bartées

Aux Trois Roches

Aux Plates Terres de Saumont

Aux Quatre Jours, dit les Grandes Bartées

A l’Homme Mort

A la Côte Rouat

Aux Périlleux

 

4ème  feuille B

Aux Pintes de Vin (lotissement du même nom)

Au Cugnot Champ Boucher (route d’Aulnois)

Derrière la Chapelle (lotissement Fouchet)

Aux Gisses (contre la prairie)

A Gévautré

 

5ème feuille B

-          entre Euville et la Malterie

Au Château Bas

A la Poyeure

Au Bas des Vignes

Aux Vignes

A l’Allée Voie

Pâtis Bas

-          sous les écoles et à gauche de la route de Commercy (2)

Dessous les Jardins

A la Cressonnière

Dessous l’Allée Voie

La Fauvotte

La Grande Fauvotte

Au Pré Poussin

Pré Vastrot

Le Pré Batard

-          à droite de la route de Commercy

Aux Cinq Fauchées

Au Clos Rimbault

A la Tasse d’Argent

A la Brebis

Au Clos Saint Pierre

A Simon de Boën

Aux Mortes Mains

Les Neuf Fauchées

Aux Mulles

 

6ème feuille B

à gauche de la route de Commercy

Au Tille

Le Grand Devoir

Aux Dix Neuf Quarterons

Le Pré Rollot

A la Tuilerie

A Pré Mouton, dit Barbon Fosse

A Barbon Fosse

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