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L'église de Ville Issey

Elle a été édifiée contre un ancien château fort, situé sur la place actuelle, devant la cure, démantelé depuis très longtemps. Dans ses débuts, le chœur servait de chapelle aux Templiers, qui possédaient à Ville Issey un couvent dont l'emplacement portait encore le nom de maison-forte au milieu du 19è siècle, que l'on pourrait situer vers la maison René Giron. Dans l'église se réunissaient aussi les assemblées municipales et les assemblées de femmes pour l'élection des sages-femmes.

Se trouvant en mauvais état, l'église fut reconstruite par Jean Nicolas Jadot en 1741 et bénite le 30 novembre 1742. Le chœur gothique, très simple, ainsi que la nef, ont été conservés. La chaire, le baptistère et quelques groupes de sculptures sont dus au baron Jadot, ainsi que le clocher dans son entier. Sculptures et autels sont l'œuvre d'un artiste nommé Saint Joire. Pour le porche-clocher, d'inspiration toscane et unique dans la région, sa construction s'étala de 1761 à 1766, soit après la mort de Jadot.

Dumont fait état d'une reconstruction de l'église en 1741 par le convers de Rangeval Nicolas Pierson. Cet architecte est en effet connu pour plusieurs constructions telles le Palais épiscopal de Toul, les bâtiments (sauf l'église) de l'abbaye prémontraise de Pont à Mousson, l'église et l'hôtel abbatial de l'abbaye de Rangéval. Pierson a très bien pu être consulté pour refaire l'église mais il est peu vraisemblable qu'il ait réalisé des travaux que l'on attribue à la même époque à Jadot.

Une restauration intérieure de l'église en 1855 par le conseil municipal de l'époque a été qualifiée de mal inspirée.

La finesse du bâtiment s'apprécie sous tous les angles et particulièrement depuis la prairie. Avec un peu d'attention, encastré en haut du mur sud et proche du clocher, on peut admirer un bas-relief  représentant un Christ assis et bénissant.

Face nord  de l'édifice. A gauche était le presbytère, derrière son mur. L'aménagement devant la croix est très récent.

Nous entrons par le porche, qui porte la date de 1766, avec la dédicace : "Apostolorum principi" et dont les côtés ont pu être fermés. On accède au clocher par un escalier situé à gauche dans l'église, en pierre et en colimaçon puis par plusieurs escaliers en bois avec des planchers à chaque niveau. Le niveau des cloches permet de découvrir trois cloches, dont l'une figure à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1998, c'est une cloche en bronze, LA 3, par les fondeurs Cochois et Barrard, avec un battant ancien en fer forgé, et un joug en bois, de 1803. Sur les cloches on peut lire "En l'an de grace 1863, j'ai été bénite par M. Leroy archiprêtre de Commercy - Mr Etienne Auguste Ficatier curé de Ville Issey M Joseph Martin maire".

Visite guidée de l'intérieur

En rentrant dans l'église, on voit la nef centrale, sans bas-côtés. Au fond à gauche un bénitier mural puis le confessionnal, et à droite, un bénitier mural et les fonds baptismaux devant un Saint Jean Baptiste dans sa niche.

Sur le mur de droite, la petite statue de Saint Roch en pierre peinte du XVIème siècle, est classée Monument Historique depuis 1961. On découvre en même temps les beaux tableaux du chemin de croix, chacun d'entre eux porte sur sa tranche le nom du paroissien donateur. Au mur gauche est adossée la chaire à prêcher, en pierre sculptée, la rampe d'accès figure l'Adoration des Mages, le pourtour de la cuve est orné des quatre Evangélistes entourant le Christ, enfin le Christ portant l'Agneau relie la cuve et l'abat-son.

Avant le chœur, de part et d'autre, on voit deux autels sur lesquels il manque les angelots, qui restent à remettre en place. L'autel de droite a Saint Eloi dans une niche, l'autel de gauche a une vierge aux écritures, sous la date de 1746. A l'entrée du chœur, à droite, la statue de Saint Nicolas dans sa niche, à gauche celle de Saint Paul.

Le maître autel, en forme de sarcophage, est en chêne très finement sculpté par Saint Joire vers 1742, avec pour ornement central l'agneau pastoral, il est inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1999. Le chœur est ceinturé de stalles en chêne sculpté et au-dessus, au centre, trône une imposante statue du patron de l'église, Saint Pierre (fêté le 29 juin) avec la clé du Paradis.

L'église de Ville Issey a su conserver divers objets, malgré les pillages de la guerre de Trente Ans et la Révolution. On trouve encore des bannières, une petite vierge à l'enfant, un ostensoir et divers ornements sacerdotaux.

Une plaque à la mémoire du baron Jadot

Sur le mur gauche du chœur, du côté des Evangiles, on voit une plaque de marbre noir qui est le monument funéraire en mémoire de Jean Nicolas Jadot, surmonté des armoiries de ce dernier. On peut y lire : " D.O.M.V.Q.M. Cy devant repose Mr Jean Nicolas Jadot, baron de Ville Issey, patron de cette église, auditeur des Comptes de S. M. l'Impératrice Reine et directeur général des Bâtiments de leur M. I. et Royale en Toscane et Pays Bas, Membre des Académies des Sciences et Beaux-Arts à Rome et Boulogne, décédé le 1er juin 1761, âgé de 51 ans 4 mois.

Requiem in pace. (Mangeot fecit)"

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