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Histoire du Centre Sportif d'Euville

par Vincent AUBERTIN

A mon arrivée à Euville, en 1960, j’ai eu le plaisir de découvrir cette devise

 

qui s’étalait sur le fronton de la porte d’entrée de la salle des fêtes :

 

BIEN FAIRE ET LAISSER BRAIRE

 

J’ai adopté cette devise lors de la création du CSE.

Naissance du Centre Sportif d'Euville

La création de ce club mérite d’être contée tant « l’accouchement Â» fut difficile !…

En juin 1960, sur ma demande, je fus nommé directeur d’école à Euville en remplacement de M. Louis Oliot qui prenait sa retraite.

Etant un sportif dans l’âme, l’éducation physique tint une place importante dans la vie de ma classe. Pour mes 33 élèves « aller sur le terrain de sport Â» était pour eux la suprême récompense car mon prédécesseur avait négligé ce côté éducatif.

Dès la rentrée, je crée une association sportive USEP et tous les jeudis nous avions des compétitions (le jeudi était jour de congé).

Cette animation était nouvelle dans le village car il n’existait aucun club sportif (dans le passé il y eut une tentative pour lancer le basket-ball, mais sans succès, restait le terrain).

Devant la léthargie de l’école, le prêtre, l’abbé Hablot, curé de la paroisse et professeur d’histoire à l’école Jeanne d’Arc de Commercy, régna peu à peu en maître incontesté : avec l’aide bénévole de quelques villageois, il bâtit et créa le Foyer Rural, en face de la mairie, mit sur pied une troupe de scouts, très active, et chaque année se déroulait une kermesse paroissiale.

Le logo du CSE
Le terrain de basket était communal

Un soir de mai 1961, au sortir de ma classe, quelques jeunes gaillards, dont François Dewaël, Jacky Mongars, entre autres, s’approchent :

  • Monsieur Aubertin, nous savons que vous êtes sportif. Nous-mêmes, nous voudrions pratiquer un sport. Au village, il n’y a rien et le dimanche, nous nous ennuyons !

  • Vous tombez à point car j’avais décidé de rejouer au foot à Commercy et je viens de signer une licence pour la saison prochaine ! Mais je préfère vous aider : quel sport voulez-vous pratiquer ?

  • Aucun de nous n’a véritablement touché un ballon !

  • Ecoutez, il y a un sport en pleine expansion en Meuse, c’est le handball que je connais bien pour l’avoir pratiqué, j’ai même entraîné Sorcy et créé le club de Rambucourt et celui de Behonne près de Bar-le-Duc. Il ne faut que 7 joueurs et un petit terrain. Voulez-vous tenter l’expérience ?

  • D'accord

  • Alors il nous faut créer une association sportive afin d’avoir une vie légale

 

Je leur proposai une réunion dans ma classe, le mercredi 10 mai au soir, nous inviterions le maire ainsi que tous les adultes désireux de nous aider dans cette entreprise. En nous quittant, nous ne savions ni les uns ni les autres que nous allions déclencher une mini-révolution dans ce village apparemment calme.

Mercredi 10 mai, 18 h 30 ! La classe est pleine de jeunes et d’adultes parmi lesquels : M. Fouchet, le maire, Germain Koudlanski, son adjoint, Louis Oliot, mon prédécesseur, le curé Jean Hablot, et Martial Briffoteaux, ancien basketteur.

Aussitôt je m’adresse à cette assistance : « Très heureux de vous accueillir dans ma classe ! Des jeunes m’ont formulé le vÅ“u de pratiquer un sport avec mon aide. Je leur ai proposé le handball, qui nécessite un effectif réduit et un petit terrain, donc moins exigeant que le foot. Il suffirait, M. le Maire, d’agrandir le terrain de basket actuel, ce que nous pourrions réaliser nous-mêmes si la commune nous fournit les matériaux. De plus une modeste subvention serait la bienvenue ! Â». « Monsieur Aubertin, me répond le maire Camille Fouchet, j’applaudis à cette création. Je ferai part de vos besoins au conseil municipal qui se réunit la semaine prochaine Â».

Satisfait de cet encouragement, je me tournai vers le curé Hablot : « Cette association sportive vous semble-t-elle gênante pour vos propres activités ? Â». « Pas du tout ! Â» me répondit-il sans hésitation. Et cette prise de position publique me rassura. Ma crédulité juvénile allait en prendre un sérieux coup !...

Nous convenons de nous retrouver le samedi 20 mai afin de donner une existence au nouveau club : élection d’un comité, d’un bureau, et mise au point des différentes formalités administratives. […]

 

NDLR : à ce stade du récit est reproduite une circulaire que le curé Hablot avait envoyée aux familles de scouts, à qui il demandait de s’abstenir de faire inscrire les enfants dans la société. Suivent les commentaires de Vincent Aubertin.

 

A la lecture de cette circulaire, mon sang bouillonna ! L’ayant reproduite en multiples exemplaires, j’en donnai un à M. Fouchet : « Garde ton sang-froid ! Attendons la réunion de samedi prochain, le curé ne se doute pas que nous sommes au courant et cela ne m’étonnerait pas qu’il vienne, il est tellement hypocrite ! Â».

Je me rangeai, non sans mal, à ce conseil, à l’évidence plein de sagesse.

 

Activement je prépare cette réunion du 20 mai. Je contacte les services de Jeunesse et Sports, c’est un copain qui fait fonction de directeur départemental. L’ayant informé de la situation, je l’invite à venir me soutenir et à m’épauler dans cette  création. Un soir, au sortir de ma classe, il vint me voir et me dit, légèrement embarrassé : « Tâche de t’en sortir tout seul ! Je ne peux pas mêler mes services à ce différend instituteur-curé. Bonne chance ! Â».

La cause est entendue ! Samedi prochain, ça passera ou ça craquera !

Jour « J Â» ! Ma salle de classe est archi-comble. Comme l’avait prévu M Fouchet, le prêtre est là, accompagné d’un de ses scouts ! La situation semble tendue car, au sujet de la fameuse circulaire et la position du mouvement scout, les uns savent … que nous savons, et les autres ne se doutent pas que … nous savons !

 

Mais il faut tout de suite entrer dans le vif du sujet et je fonce tête baissée : « Je remercie tous les présents ! Les jeunes ont décidé de créer une association sportive qui prendra le nom de « Centre Sportif d’Euville Â», le sport choisi est le handball, nos couleurs seront maillot bleu & short blanc. Nous allons transformer le terrain de basket aux dimensions exigées par le hand, les jeunes feront le travail eux-mêmes sous la conduite de plusieurs adultes pendant ces grandes vacances afin de débuter la saison 1961-1962. Le club aura des statuts laïques, il adhèrera à la Ligue Française de l’Enseignement par l’intermédiaire de la fédération des Å“uvres laïques de la Meuse et l’UFOLEP qui gère les différents championnats de handball. J’ajoute que ce club est ouvert à toutes et à tous et qu’en aucune manière il ne nuira au mouvement scout existant Â».

Puis m’adressant directement au prêtre : « Avez-vous des observations à formuler ? Â» « Je n’ai rien à dire quant à la création de cette association ! Â» me répondit-il sans vergogne.

 

NDLR : à ce stade du récit, Vincent Aubertin explique comment il exhibe la circulaire et la commente, et comment il est coupé par une violente diatribe du maire Fouchet à l’encontre du curé.

 

Profitant d’un arrêt de Â« l’orateur Â» le curé se leva et déclara sans aucune honte : « Je laisse le soin à mon lieutenant-scout de répondre à ma place ! Â».

La messe était dite !

 

Cette lâche attitude dévoila la véritable personnalité de ce curé et éducateur à la fois.

Le calme revenu, nous passâmes à l’élection du comité puis à celle du premier bureau :

            Président :                Camille Fouchet

            Vice-président :         Louis Oliot

            Trésorier :                 Germain Koudlanski

            Secrétaire :               Vincent Aubertin

            Animateurs sportifs : Martial Briffoteaux & Vincent Aubertin

 

Ainsi vint au monde le Centre Sportif d’Euville !

La vie du CSE

Dès les vacances, nous nous mîmes en chantier pour agrandir le terrain de basket, des adultes nous donnèrent un sérieux coup de main, entre autres Pierre Dewaël, Martial Briffoteaux.

Parallèlement je programmais des séances d’entraînement afin d’être prêts pour le championnat qui débutait en octobre. Certains jeunes n’avaient, en effet, jamais touché un ballon ! Certaines séances furent épiques !

 

Le curé, soucieux de garder son hégémonie, continuait à dresser ses ouailles bigotes contre nous. Celles-ci ne se privaient pas de clamer : « Il ne fait pas le poids cet instit’ ! Â» ou bien, pour semer encore plus le doute parmi la population, ils lançaient de faux bruits : « Il a demandé son changement l’instit’ ! Â». Mais heureusement, grâce à mon travail en classe, je fus très vite apprécié par les parents d’élèves.

Notre terrain fin prêt, notre premier match se joua à Sorcy contre l’équipe locale que je connaissais bien pour l’avoir entraînée. Juste avant le coup d’envoi un de mes gars me demande : « Vincent, dans quel but on tire ? Â». Je crus à une galéjade ! Hélas : mon interlocuteur était sérieux ! Cela commençait bien !…

Voici la composition de la première équipe du CSE (immortalisée par une photo) :

François Dewaël

Jean Claude Lamotte

Jacky Theureaux

Bernard Lamotte

Coco Hoffman

Jacky Mongars

Vincent Aubertin

Daniel Mongars

La première saison fut un sérieux apprentissage mais les jeunes ne baissèrent pas les bras.

Souvent, pour donner un peu plus d’animation aux dimanches après-midi, je faisais jouer mes scolaires en lever de rideau. Petit à petit nous jouâmes devant une galerie assez étoffée. Aussi, notre supportrice n° 1, Germaine Koudlanski, eut l’idée de faire une quête à chaque rencontre, ce qui nous donna un petit pécule non négligeable. Une partie nous permit d’acquérir une coupe. On la baptisa « Challenge des supporters Â» et il fut convenu de la mettre en jeu tous les ans, le lundi de Pentecôte. Le premier tournoi eut lieu le lundi de Pentecôte 1962, entre les clubs de Rambucourt, Sorcy et Euville.

 

Cette première saison nous coûta fort cher en déplacement, ce fut M. Vassal, garagiste à Sorcy, qui nous transporta. Heureusement, M. Henri Gourlia, cafetier- restaurateur et taximan au hameau des Carrières, fit l’acquisition d’un break 403 et dès la saison 1962-1963, il fut notre transporteur attitré, à des tarifs défiant toute concurrence car il « oubliait Â» souvent dans ses factures, des kilomètres. Nous lui en fûmes très reconnaissants.

 

Autre bonne nouvelle, vint s’installer à Euville un artisan peintre, qui créa plus tard une droguerie. Lui aussi, et bénévolement, se mit à notre disposition : Marcel Schivre ne ménagea pas son temps pour m’aider à transporter les seniors et les scolaires.

Chaque fois que j’avais un problème à résoudre, j’ai toujours pu compter sur Henri et Marcel.

Pour compléter les maigres subventions du Conseil Général, nous organisions des bals, parfois deux par an. Ces soirées eurent toujours un grand succès et furent notre seul espoir financier de survie. Elles avaient lieu dans la salle des fêtes, actuellement « maison des associations Â». Beaucoup plus tard, sous l’impulsion d’un président on ne peut plus actif, André Briard, ces bals se transformèrent en repas dansants sur invitation : à Void (salle Désert), à Lérouville (salle polyvalente) puis à Vignot dans la magnifique salle des sports. C’est là, d’ailleurs, que nous réalisâmes nos plus belles soirées. Avec l’orchestre Pédro Gonzales - Roland Chopinez nous fîmes plus de 750 entrées, ce qui fut un record.

 

J’eus comme adjoint Claude Marchal qui, au début, ne porta que peu d’intérêt à notre club. Puis il prit une licence et joua quelques matches avec nous et petit à petit se sentit concerné par la vie de l’association. Ce fut pour moi un sérieux renfort car le club commençait à s’étoffer sérieusement avec deux équipes séniores, une cadette, une minime et les scolaires. Secrètement je faisais de Claude mon successeur à la tête du club. Sans brusquerie je l’amenais à prendre les rênes du CSE. Ainsi l’association n’était plus liée à ma personne honnie par les « missels Â». Ce fut donc une bouffée d’oxygène ! Bien sûr, je restai à ses côtés avec la charge de la trésorerie.

 

M Fouchet fut président du CSE jusqu’en 1970, il avait, dès cette époque, des ennuis de santé et s’était aussi déchargé de sa fonction de maire. Monsieur Alain Payeur, ingénieur ONF, lui succéda et assuma cette charge jusqu’en 1977. Cette présidence me réjouissait, Alain Payeur était un pratiquant mais non fanatique et l’attitude de l’abbé Hablot changea du tout au tout. Timidement, il tenta de se réconcilier avec moi, il pondit même une circulaire dans laquelle il louait le CSE !… Je restai sourd à ces tentatives. Il n’était pas pensable d’oublier l’attitude qu’il avait eue à notre égard. Il n’était pas pensable d’oublier qu’il avait divisé la population et surtout la jeunesse en deux camps ennemis. Jamais je ne lui ai pardonné car, comme moi, il était un éducateur et de plus, c’était un homme très instruit !

Un des premiers joueurs du club, Coco Hoffmann, s’assoit dans le fauteuil de président. Mais, très vite, il s’aperçoit qu’il ne peut assumer correctement sa charge. Il a d’autres activités, en particulier il est chasseur et souvent absent les dimanches. Aussi il passe la main à André Briard, artisan plombier, ancien footeux venu construire à Euville et qui, très rapidement, s’intéressa à la vie du CSE. Il était d’ailleurs vice-président aux côtés de Jacques Hoffmann.

 

André Briard se consacra, sans compter, aux destinées du club qui trouva sous son impulsion un regain d’activité. Après le tournoi traditionnel de Pentecôte en 1995, qui eut lieu à Vignot pour cause de mauvais temps, il subit de vifs reproches de quelques joueurs. Il décida alors de démissionner du club après douze années de présidence, oh combien active !

 

En juillet 1995, André Briard provoque une assemblée générale. D’entrée, il annonce : « Ma décision est prise, je démissionne du CSE ! Â» Secrètement j’attends qu’un membre présent tente de le faire revenir sur sa décision. Personne ! Ne me reconnaissant plus dans ce nouvel état d’esprit du club, dont beaucoup de membres me décevaient par leur attitude négative et leur mutisme, sans réfléchir outre mesure, je déclarai : « André a rendu de grands services au CSE et par solidarité, je démissionne aussi ! Â».

Ainsi prit fin mon bénévolat au sein de ce club que j’avais aidé à créer contre vents et marées !...

 

Heureusement, notre départ n’a pas eu de conséquences funestes et aujourd’hui, le CSE est encore en pleine activité après 39 ans d’existence !

 

Aujourd’hui encore, je ne peux oublier le combat que nous avons dû mener pour sa naissance ! Combat contre l’intolérance, contre le fanatisme religieux ! Mais sur notre « chemin de croix Â» nous avons rencontré des gens loyaux et honnêtes qui, par une parole bienveillante, par un geste amical, nous encourageaient à persévérer. Tel ce petit mot de M Metzelard, alors correspondant de la Dépêche Meusienne qui, le 9 décembre 1962, m’écrivait : « Depuis la création du Centre Sportif, je me suis toujours efforcé d’appuyer et de signaler les efforts du comité et puisque l’occasion m’est offerte aujourd’hui, je tiens à vous féliciter vivement pour les résultats obtenus à ce jour Â». Grâce à ses articles, le Centre Sportif se fit rapidement une place dans le hand meusien. Pour l’Est Républicain je fus obligé de rédiger moi-même les articles car le correspondant local était un de ces fanatiques prenant notre curé pour le pape !… Il n’avait aucune sympathie pour le « ramasseur de voyous Â» ni pour les voyous eux-mêmes.

 

Nous avons pu nous dévouer pour ce club grâce à la compréhension de nos épouses, notre vie de famille a souffert parfois de notre absence au foyer très certainement. Mais personnellement, j’emmenais avec moi mes trois grands garçons chaque fois que je le pouvais. Nos épouses nous ont donné aussi de sérieux coups de main dans les manifestations que nous organisions : préparations, services, achats, etc… Elles ont été souvent de corvée mais elles ont toujours été présentes à nos côtés quand il le fallait.

Voilà rapidement contée la naissance, l’enfance, l’adolescence puis l’âge adulte de ce club, qui rayonne toujours sur le plan départemental et en Lorraine avec le championnat Honneur.

 

Sauf au moment de la démission d’André Briard, je n’ai jamais eu à rougir ni de mes joueurs, ni des membres de notre comité. Le CSE a vécu sur le plan sportif sans oublier d’apporter sa contribution à la vie du village : animations du 14 juillet, organisation, de 1962 à 1975, d’un arbre de Noël au profit des bambins fréquentant la garderie dirigée par Mme Baudier (en 1975 fut créée la première classe maternelle qui sonna le glas de cette garderie et mit fin à notre arbre).

 

Volontairement j’ai écarté de ce récit nos « Waterloo Â» ou nos « Austerlitz Â» sportifs ! Notre objectif est toujours resté modeste : amener le plus possible de jeunes à pratiquer le handball. Notre bassin de population ne nous permettait pas de grandes ambitions sur le plan lorrain.

 

Pour subsister à l’heure actuelle, le CSE doit affronter deux grands ennemis :

            1°) Notre société de loisir a transformé les jeunes en consommateurs passifs et les a habitués à vivre dans le confort sans effort !

            2°) La démographie meusienne est en perte de vitesse.

Hommage

Il serait malvenu de terminer cette rapide histoire du CSE sans avoir une pensée pour celles et ceux qui nous ont quittés soit prématurément soit par maladie ou usure physique et qui, soit comme joueur, soit comme bénévole actif, ont participé à la vie du club.

En tête de liste, notre première supportrice, soucieuse de notre santé et de notre bien-être, Jeanne Pilon, maman de Coco Hoffmann qui, pour l’hiver 1961-1962 (la première saison du hand) nous a tricoté, à chaque joueur, un chaud bonnet en laine bleue.

Le 15 décembre 1972 : Philippe Payeur, âgé de 10 ans, sort du collège en vélo. Arrivé au feu rouge, il s’arrête entre le trottoir et un camion. Le chauffeur ne pouvait pas voir le cycliste. Feu vert ! Philippe allait tout droit mais le camion allait à droite ! Drame inévitable : le véhicule coinça le cycliste et l’écrasa ! C’était un espoir du CSE.

 

Michel Liouville, atteint d’un cancer généralisé, finit sa vie, en 1974, dans d’atroces souffrances.

 

Le 23 août 1975, nous perdons un des pionniers et le premier président du CSE : Camille Fouchet ! Pour soigner une défaillance cardiaque, il absorba tellement de cachets qu’il mourut d’une hépatite virale.

 

En 1976, Germaine Koudlanski est hospitalisée pour une crise de goutte et malgré tout son courage, le mal la terrassa ! Notre première quêteuse nous abandonnait.

Le 2 mars 1988, Serge Bichet est tué sur son lieu de travail, l’engin qu’il conduisait l’écrasa.

 

Mon prédécesseur, M Louis Oliot, disparut en 1990. Puis ce fut Germain Koudlanski, digne adjoint de C. Fouchet.

 

Le 16 avril 1991 c’est Henri Gourlia qui nous tire sa révérence. Quelque temps auparavant il avait été agressé par un de ses pensionnaires. Celui-ci l’avait frappé à la tête à l’aide d’un gourdin. Henri ne s’en est jamais remis.

 

Le 7 mai 1993, Michel Colonna est terrassé par un cancer. Il nous a rendu pas mal de services. Ferronnier à ses moments de loisirs, il a fabriqué la main courante autour du terrain de hand, l’armature contenant la toile de tente le long du vestiaire où nous installons la buvette. Il nous a aidés également à aménager le vestiaire.

 

Le père de François Dewaël, un des premiers joueurs, s’éteint le 22 mars 1996. Tailleur de pierre émérite, il nous aida et nous conseilla bien souvent dans nos différents travaux : agrandissement du terrain, création et aménagement du vestiaire.

Le 26 mars 1997 nous avons perdu celle qui nous concoctait d’excellentes omelettes le soir des lundis de Pentecôte, à un prix défiant toute concurrence : Jeanne Conti, la grande Jeanne !

Louis Oliot et Camille Fouchet
André Briard, Germain Koudlanski et Paul Fèvre
Epilogue

Cette AG extraordinaire de juillet 1995 a marqué la fin de mon bénévolat au service du CSE. Les péripéties futures du club ne me seront pas indifférentes mais je les observerai (ou apprécierai) d’un autre Å“il ! Le principal est que l’association survive et permette aux jeunes de pratiquer le handball.

 

Sur le plan sportif, lorsque je me remémore ces 34 ans, le CSE et moi-même avons eu la chance de pouvoir nous appuyer sur de fortes et de précieuses individualités au bénévolat plus que généreux.

 

Henri Gourlia fut également un précieux auxiliaire, lorsqu’un problème se posait, il est rare qu’il n’eût pas la solution. C’était en quelque sorte un homme providentiel !...

 

Marcel Schivre s’intéressa rapidement à la vie du CSE. Très vite il me proposa ses services pour déplacer les équipes, surtout les scolaires le samedi après-midi. Pour les rencontres du dimanche, souvent il m’aidait à la table de marque. Citer tous les services qu’il m’a rendus serait présomptueux de ma part car j’en oublierais !

 

Coco Hoffmann, joueur du premier jour, s’est impliqué dans la vie du club. Sur le terrain, son jeu était dépouillé de toutes fioritures mais combien efficace. Dans la vie il en fut de même, son franc parler ne lui a pas valu que des amis ! Mais personnellement, j’ai toujours pu compter sur son dévouement.

Claude Marchal, Alain Payeur, Henri Gourlia
André Briard et Claude Marchal
Jacques Hoffmann

Claude Marchal, lui, a rapidement épousé le CSE. Sa préoccupation pour les jeunes fut primordiale et remarquablement efficace. Il a créé un vivier qui a permis au club de pouvoir compter sur des réserves sûres ! A l’heure actuelle, Claude est encore en première ligne mais le CSE 2000 ne ressemble en rien à celui de 1961 !... Les mentalités ont changé, la société a évolué, le bénévolat est en voie de disparition. J’espère que ce club ne disparaîtra pas lorsque Claude raccrochera !...

 

André Briard, vice-président puis président et quel président !... Le plus actif, il s’est donné à fond pour ce club de handball, lui, l’ancien footeux ! Il fourmillait d’idées et savait convaincre les plus sceptiques. Sa grande réussite, parmi tant d’autres, a été l’organisation des repas dansants ! De Void à Vignot via Lérouville, ce ne fut que succès. Son épouse, gardienne du magot des entrées, n’eut pas toujours des nuits tranquilles !... La réussite rend jaloux les autres et l’inévitable survint : à force d’être copiées, ces manifestations perdirent leur intérêt. Qu’importe ! Dédé avait déjà sa petite idée de remplacement. Il nous lança dans l’organisation de lotos ! Succès immédiat !...

 

Petit à petit nous sentîmes que les jeunes évoluaient d’une manière négative.

Lorsqu’André subit certains reproches venant de joueurs, non irréprochables d’eux-mêmes, je compris sa lassitude et son envie de tout plaquer ! Les faits lui donnèrent raison : il ne laissa aucun regret puisqu’aucun membre présent ne s’éleva contre sa décision.

Beaucoup de clubs nous enviaient le dynamisme de notre président ! Se privant de Dédé, aucun Euvillois ne prit la présidence du club. Elle fut confiée à un Commercien !

 

Ainsi le CSE ouvrait un autre chapitre qui, je l’espère sera tout aussi dense en réussite sportive !

 

                                                                                            

                                                                                                 Historique commencé à l’occasion du 20° anniversaire

                                              

                                                                                                    en mai 1981 et terminé en janvier 2000

 

                                                                                                     Vincent AUBERTIN

 

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